Tours, le 27 février 2015,
Monsieur le Maire,
Un permis de construire a été délivré pour édifier un bâtiment rue Delpérier au profit de l’institution Notre
Dame La Riche, afin de réaliser une extension au Lycée Saint François de Paul.
Ce permis de construire nous semble affecté de faiblesses rédhibitoires :
- L’emprise au sol condamne un des rares espaces verts du quartier, comportant de très beaux arbres
disposés sur un petit périmètre en angle, qu’il aurait donc été facile à sauvegarder. Les riverains sont très
attachés à la pérennisation de cet espace vert.
- Ce petit périmètre boisé aurait bénéficié dans l’ancien Plan de Sauvegarde d’une protection
administrative. Nous avions déploré cette déclassification permise dans le cadre du PSMV révisé et
étendu de la ville de Tours, adopté en décembre 2013. Nos craintes étaient donc justifiées : il n’existe
plus aucune protection pour les arbres et espaces boisés.
- Pourtant, une telle destruction est contraire à l’objectif de développement de la trame verte inscrit dans
le PADD du PLU de Tours et remet en cause le paysage d’ensemble et l’environnement de la rue de la
Bourde et de la partie Est de la rue Delpérier, dont un certain nombre de maisons sont protégées.
- Il y a lieu de se demander si une étude d’impact préalable ne s’imposait pas.
Cet aménagement provoque une émotion chez plusieurs riverains qui ont alerté l’AQUAVIT de ce projet et ont
fait part de leur mécontentement, alimenté par d’autres contestations des choix retenus dans le domaine
architectural :
- La disposition du bâtiment par rapport aux voies préexistantes, sa volumétrie, sa hauteur sont porteurs
de nuisances pour le voisinage. Compte tenu de la surface disponible, il apparaît qu’une autre
implantation était possible.
- Ce bâtiment, par son architecture et sa volumétrie, se rattache davantage à la partie Ouest, non
sauvegardée, de la rue Delpérier, qu’à la partie Est de la rue de la Bourde, compte tenu notamment de la
hauteur bien moindre du bâti préexistant. A quoi bon un secteur sauvegardé si on y construit
indifféremment à l’intérieur et à l’extérieur ?
- Nous sommes surpris par la hauteur des bâtiments RdC + 4 qui bouche l’horizon Est des habitants en
vis-à-vis de la rue Delpérier (luminosité du matin) et l’horizon Nord-Est des habitants de la rue de la
Bourde (luminosité du soir).
- La photo de droite de la page 6 du document graphique nous apparaît choquante et contraire aux
préconisations de M. le Maire refusant l’architecture en « cubes ».
- Nous notons qu’une dérogation a été accordée pour adapter la hauteur ; des dérogations sont donc
possibles pour aller dans le sens que nous préconisons.
En accompagnement, une page de notre site présente de façon plus détaillée une solution qui pourrait faire consensus. Vous trouvez ci-jointe une copie à jour.
Le choix actuel est-il le plus pertinent pour l’Institution Notre Dame La Riche elle-même, dans sa perspective
d’extension ? Une réorientation des dérogations ne permet-elle pas une solution plus satisfaisante ?
Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de nos salutations respectueuses.
François Louault,
Président de l’AQUAVIT
Copie à :
- L’association immobilière « Immobilière de l’Institution Notre Dame La Riche »,
- M. l’Architecte des Bâtiments de France, Tours.
|
Notre-Dame-la-Riche : stop à la délinquance environnementale !
Le lancement du chantier Notre-Dame-la-Riche (NDLR) prend une tournure déplorable. Fin février, l’AQUAVIT avait attiré l’attention sur le projet d’extension du lycée Saint François de Paule dans le secteur sauvegardé du vieux Tours en déposant un recours gracieux auprès de la mairie de Tours. Comme les riverains, notre association s’inquiétait de l’impact environnemental de l’aménagement (destruction d’un petit espace arboré), des choix architecturaux, de la nuisance pour le voisinage…
Nous venons d’apprendre que l’institution n’avait pas répondu à plusieurs injonctions de la préfecture exigeant des analyses sur l'innocuité de ces sols et l'absence de traces dangereuses (consécutives aux expérimentations animales du laboratoire Sandoz sur la fièvre aphteuse), et que, en conséquence, par mesure de précaution, la mairie avait retiré le permis de construire.
L’Institution NDLR cherche manifestement à prendre de vitesse toute opposition, en recourant à des méthodes indéfendables :
- Dès réception de notre recours, le bosquet était détruit en quelques heures, au mépris des enjeux de biodiversité. Et en période de nidification.
- Quelques jours plus tard, en réponse au retrait du permis de construire, l’institution lançait les engins de déconstruction sur le bâtiment « Ford Dodge », apparemment sans la moindre précaution, non seulement sur les traces dangereuses précitées mais aussi sur la présence d’amiante.
- Début de dégradation sur une propriété voisine.
- Irruption dans la propriété privée d’un voisin. Il avait osé déposer un recours en contentieux (Cf. article Nouvelle République du 4 mars 2015).
Tout cela se fait dans la précipitation. Il est anormal qu’une étude d’impact sur l’ensemble du projet à venir n’ait pas été effectuée au préalable. Non seulement les contraintes du secteur sauvegardé ne sont pas respectées, non seulement la trame verte du Plan Local d’Urbanisme est détériorée, non seulement les voisins sont soumis à une intimidation inadmissible, mais en plus l’Institution n’hésite pas à mettre en danger la sécurité et la santé des riverains, voire des élèves. Quel mauvais exemple !
Face à de tels agissements, l’AQUAVIT demande à la mairie et à la préfecture l’attitude la plus ferme pour mettre fin à ces dérives.
|