ENQUETE PUBLIQUE SUR LE PLU DE SAINT CYR SUR LOIRE
Maîtrise de l’étalement urbain La maîtrise de l’urbanisation et de l’étalement urbain de l’agglomération tourangelle font partie des préoccupations majeures de l’AQUAVIT depuis sa création en 1990. La qualité de vie urbaine est indissociable de la promotion des principes de « ville durable », d’où l’importance accordée aux documents de planification urbaine (SCOT, PDU, PLU…) susceptibles de répondre à ce principe. Notre association a fait inscrire dans le SCOT de 2013 des objectifs chiffrés en matière d’étalement urbain. A ce jour, seul deux agglomérations françaises ont utilisé ce levier afin de limiter la destruction des sols agricoles, forêts et espaces naturels péri-urbains. Le SCOT de Tours impose aussi des densités minimum d’habitation par hectare (supérieur à 25 logements pour St Cyr). Le SCOT limite également les projets de parcs d’activité afin de réduire les problèmes de dessertes. Rappelons que l’agglomération tourangelle détient déjà la palme de l’étalement pour les villes de son rang (540 m2 par habitant contre une moyenne de 250 m2). Les gains d’espace à urbaniser, tant pour l’habitat que pour l’activité, sont réduits de 800 hectares par rapport aux POS/PLU de 2010. Le SCOT prévoit aussi la mise en place d’une cellule pérenne de suivi au niveau des 48 communes de l’agglo. D’après nos estimations, le suivi des PLU ou de leurs révisions depuis 2013 permet de douter du respect de ces objectifs. Nous demandons donc à M. le commissaire-enquêteur d’obtenir du président de cette commission de suivi (SMAT) le chiffrage des réductions obtenues à ce jour afin de vérifier la compatibilité des prévisions du PLU de St Cyr avec les engagements du SCOT et de rendre public ce comparatif dans son rapport. Prise en compte des objectifs de protection du patrimoine naturel Pour ce qui concerne plus strictement le contenu du projet de PLU de St Cyr, l’analyse du projet fait apparaître de forts contrastes entre les orientations inscrites dans le PADD et le contenu cartographique et réglementaire du document. Le PADD insiste sur la nécessaire protection du capital végétal et paysager, sur la protection d’une mobilité non nuisante, sur la valorisation de l’identité urbaine de la ville. Ces objectifs ne sont pas concrétisés dans la réglementation. L’AQUAVIT partage pleinement les craintes formulées dans l’avis des services de l’Etat et dans celui de la Commission Départementale de Préservation des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers. Son avis défavorable sur l’ensemble du projet de PLU s’appuie notamment sur « la prise en compte localement insuffisante par ce PLU de l’obligation de limitation de consommation d’espaces naturels, tout particulièrement la question de la densité en logements projetée pour les secteurs de la Haute Vaisprée, du Louvre et de la Gagnerie ». Nous demandons à M. le commissaire-enquêteur d’obtenir le maintien de ces trois secteurs en zone naturelle, forestière ou agricole, comme ils l’étaient dans le POS de février 1999. Maintien de l’activité agricole L’activité agricole encore présente sur le territoire communal n’est pas prise en compte. Il ne reste aucune zone agricole dite « A » dans le projet de PLU. La zone dite « N » ne permet pas de répondre à la volonté de « protéger le capital végétal et paysager de la ville, support des continuités écologiques » prévue dans le PADD. Ce dossier d’enquête montre que les sites d’exploitation agricole sont en voie de disparition, ce qui va à l’encontre de la volonté de maintien de l’activité agricole reconnue dans le rapport de présentation. Nous demandons à M. le commissaire-enquêteur de mettre en adéquation cette volonté de maintenir l’activité agricole avec le règlement. Réduction de la vacance des logements Pour ce qui concerne les prévisions de constructions de logements, le PLU est établi sur des bases de croissance démographique qui nous semblent excessives : elles sont deux fois plus élevées que pour la période 2008-2013, en dépit d’un taux de logements vacants encore élevé (supérieur à 7%). Nous demandons à M. le commissaire-enquêteur de faire inscrire un objectif de réduction de la vacance de logements et les moyens d’y remédier. Des Champs Elysées à St Cyr ? Le projet concernant le réaménagement du boulevard Charles de Gaulle, qualifié de « projet de renouvellement urbain prioritaire » ne manque pas d’inquiéter. Ceci explique qu’il ait été conduit, jusqu’ici, avec une grande discrétion. Il n’a pas été présenté dans la phase de concertation et prend place dans le PADD sous une formulation ambigüe : « maîtriser et organiser le renouvellement urbain dans le respect de l’identité des quartiers ». Concrètement, ce chantier prévoit un recul excessif des constructions par rapport aux limites actuelles des voies (passage de 5 à 15 mètres en zone « UA », ce qui nous semble un objectif démesuré dans une « zone urbaine dense » et qui va à l’encontre d’une recherche de densification et de priorité aux circulations douces. Sur ces bases, l’avenue Charles de Gaulle deviendrait plus large que l’avenue de Grammont au cœur de la métropole tourangelle. Cette opération nous semble inacceptable. Elle ne pourrait être envisagée que dans un cadre prospectif portant sur toute l’agglomération (SCOT), puisqu’elle se situe dans le prolongement d’une voie qui part de Tours Nord. Nous demandons l’abandon de ce projet. Logements sociaux, respect de la loi SRU Ce projet de PLU semble également oublier la nécessaire action en faveur de la diversité de l’habitat. La loi SRU fixe à 20 % minimum la proportion du parc de logements sociaux. A St Cyr, cette part est nettement inférieure. Si le PLU envisage de porter à l’avenir le seuil de nouveaux logements sociaux à 25 % du nouveau bâti, il ne précise aucunement les moyens d’atteindre ce chiffre. Nous demandons au commissaire-enquêteur d’obtenir des assurances quant à la concrétisation de cet objectif. Son rapport pourrait-il préciser à quelle date, au rythme actuel, le seuil de 20 % serait atteint à St Cyr ? Vallée de la Choisille et protection contre les inondations Dans la vallée de la Choisille, une grande parcelle classée en zone « A » du PPRI, donc inconstructible, se retrouve en zone constructible dans le PLU (en « UBb »). Nous demandons à M. le commissaire-enquêteur de rendre le PLU compatible avec le PPRI, comme l’impose la Loi.
Le Président de l’AQUAVIT
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