La sécurité est traitée en tome 3 DAE, de 42 pages, avec un résumé en pages 65 à 71 du "résumé non technique". Deux cartes y sont présentées en page 67 et 68 :
Ces deux cartes sont à comparer avec la carte présentée aux habitants de Druye en 2017/2018 et reprise sur notre site : Le danger s'est rétréci de façon spectaculaire, sans rien changer à l'activité du site… Le périmètre rouge de sécurité de 300 m disparaît et devient un périmètre vert au-delà duquel il ne reste aucun danger, même transitoire. L'autoroute, pourtant très proche, passe ainsi au vert. C'est à se demander pourquoi en 2017/2018 les périmètres de 300, 500, 700 et 1000 m avaient été dessinés. Pourtant sur notre page nous signalons (avec des illustrations d'accidents sur d'autres sites) que "Lors du BLEVE (acronyme de l'anglais: « Boiling Liquid Expanding Vapor Explosion ») du camion-citerne rempli à 64% de propane sur le site de Port-la-Nouvelle (accident du 27/07/2010), des bris de glace ont été projetés jusqu’à 700 m et des éléments de la citerne ont été retrouvés à 150 m". La synthèse présentée en dernière page (71) assène la conclusion suivante : "Le risque global du site est acceptable au sens de la circulaire du 10 mai 1010". Pourtant cette circulaire de 160 pages est complexe et son application repose sur de nombreux choix. Elle impose, par exemple un "comptage des personnes se trouvant exposées" (y compris sur les voies de circulation) et une estimation de la "dispersion toxique" (en fonction notamment des conditions météorologiques). Il y a lieu de s'interroger sur la valeur de ces estimations. Les calculs peuvent même dépendre des logiciels employés, si bien qu'un changement de logiciel pourrait être judicieux dans certains cas. La circulaire en sa page 17 présente les "avantages / inconvénients" des modèles utilisés. En page 23 : "Un front de flamme laminaire est très sensible aux perturbations de son environnement". Le degré d'appréciation des divers facteurs est donc essentiel et rien ne permet de croire que la prise en compte de la circulaire ait été effectuée avec la volonté de prendre en compte le risque véritablement encouru. Au contraire, nous constatons un forcing pour minimiser le risque. Nous l'avons déjà constaté avec la réduction des périmètres de 2017 à 2019 C'est flagrant aussi pour l'autoroute. Non impactée sur les deux premières cartes, elle l'est quand même par une carte absente du résumé qu'il faut aller chercher dans l'annexe 3 : Le seul commentaire sur le risque autoroutier est en page 27 du tome 3 DAE : "L’autoroute est atteinte uniquement par le seuil des 20 mbar (bris de vitre)". Il est évident pour tous, sauf pour ceux qui ont rédigé ce document, qu'un bris de vitre soudain est un facteur alarmant de création d'accident possiblement mortel. Comment peut-on à ce point minimiser le risque ? Jusqu'à le marquer entre parenthèses… Imaginez un bris de vitre à 130 km/h ! C'est pire encore pour la voie ferrée Tours-Chinon. Même en réduisant au maximum les périmètres, elle passe à l'intérieur des cercles rouges des pages 67 et 68, ce qui pourrait correspondre au cas "effet désastreux" et devrait obliger soit à dévier la voie ferrée soit à situer ailleurs le site. C'est d'ailleurs reconnu en page 27 du tome 3 DAE : "La voie ferrée est atteinte par des distances d’effets irréversibles ou létaux au sens de l’arrêté du 29 septembre 2005". Et pourtant, il apparaît que les voyageurs ne craignent rien au sens de la circulaire du 10 mai 2010. Même à l'intérieur des cercles rouges, le risque serait donc acceptable. C'est à se demander pourquoi ce site est considéré comme Seveso ! Qui dit Seveso dit en effet risque d'accident majeur . Celui-ci existe, que ce soit pour les habitants de Druye, qui en 2017/2018 devaient habiter au-delà des 500 m ou que ce soit pour les voyageurs de la ligne Tours - Chinon ou pour ceux de l'autoroute A85. Pourquoi veut-on à tout prix, en réduisant au maximum les périmètres de sécurité et en ignorant même des principes de sécurité apparaissant élémentaires (des trains passant en zone rouge, des voitures risquant un bris de vitre), créer ce site SEVESO sur la métropole de Tours ? Notre conclusion est donc la même que lors de l'enquête précédente : tout cela nous apparaît extrêmement préoccupant en matière de sécurité et nous vous demandons, Madame, Messieurs les Commissaires-enquêteurs, de rejeter ce projet. |