Tours, le 19 janvier 2013 Monsieur le Préfet,Peut-on accepter que des écoliers du centre-ville aillent par autobus au collège Corneille en périphérie (zone non habitée derrière un terrain de football) tandis que l'on ferme le collège Pasteur au coeur de la cité, où ils pourraient aller à pied ou à vélo ? L'Education Nationale l'a voulu depuis longtemps, par le découpage de la carte scolaire et ses nombreuses dérogations. Les élus de l'agglomération et du département sont en train de l'accepter, pensant qu'on ne peut pas renverser une situation qui se dégrade au fil des années. Notre association sensible à la qualité de la vie, à l'écologie urbaine et à l'écomobilité ne l'accepte pas. Et vous, Monsieur le Préfet ? Alors qu'aucun décideur (élus ou directeur académique) ne semble assumer la responsabilité de la fermeture, il apparaît que c'est vous qui trancherez en février au terme d'un processus de concertation qui associe les acteurs du dossier. Nous craignons que, pour la plupart, ils acceptent la fermeture du collège Pasteur, jugée inéluctable. Pourtant elle ne l'est que si on refuse de "changer la donne". Il faut certes avoir du courage et de l'initiative pour le faire, mais c'est possible. Cette "donne", le découpage de la carte scolaire, à l'origine de toute cette situation préjudiciable, peut être modifiée et vous pouvez insuffler l'énergie nécessaire à sa recomposition. Celle-ci affecterait les quartiers Est de Tours et les communes limitrophes de l'Est. Les collégiens de ces communes iraient au collège Corneille, tandis que ceux des quartiers de Beaujardin et du sud de Velpeau iraient au collège Pasteur, qui ainsi retrouverait des effectifs viables en réalisant une véritable mixité sociale, comme au collège Michelet voisin. Peut-être cette recomposition ne peut-elle pas s'effectuer rapidement, peut-être des solutions provisoires seraient-elles nécessaires, et nous savons qu'on vous en présente, mais nous pensons que l'objectif doit être celui-là et que vous seul pouvez l'imposer. Dans cet espoir, et avec nos encouragements, nous vous adressons, Monsieur le Préfet, nos salutations les plus respectueuses.
François Louault,
Copie à M. le Directeur Académique de l'Académie d'Orléans-Tours |
Il est encore temps de sauver le collège Pasteur
1982 : une nouvelle carte scolaire interdit aux habitants des quartiers Rives du Cher Est, Beaujardin et Velpeau Sud d'envoyer leurs enfants au collège Pasteur tout proche (5 à 15 mn à pied) pour les obliger à aller au collège Corneille en périphérie, avec obligation de prendre le bus (à vélo, il y eut un mort...). Des pétitions sont envoyées pour empêcher cette atteinte à une élémentaire écomobilité. Rien n'y fait. 2013 : le collège Pasteur s'est vidé, ne gardant que les élèves du seul quartier du Sanitas, souvent de familles défavorisées. Année après année, notamment par le jeu des dérogations, l'éducation nationale et le conseil général ont conforté son isolement jusqu'à le déclarer fermé avant que la décision soit prise. En effet dès début janvier, les parents des élèves potentiels pour l'année prochaine ont été avertis que le collège fermait et ont été obligés de choisir un autre établissement. Etait-ce seulement légal ? Ainsi, de 1982 à 2013, la façon dont le collège a été vidé de façon délibérée. Pourtant, à côté (en face de la Nouvelle République), on construit des immeubles avec des futurs collégiens qui, eux aussi, iront aux 500 diables alors que le collège Pasteur est à 5 mn à pied, avec ses solides bâtiments bien construits et opérationnels. Quel gâchis ! A qui profitera cette fermeture ? Un nouveau projet immobilier, un collège privé, un embourgeoisement du quartier ? Et qui en pâtira ? En premier lieu des familles déjà en difficulté sociale. Pourtant, on peut rappeler les aides du conseil général pour ce collège et ce quartier. Pourtant, depuis 40 ans, l’enseignement fait partie des composantes prioritaires de toutes les politiques des quartiers sensibles, avec le maintien des établissements scolaires de proximité. Comment accepter qu’à Tours en 2013, on ferme ce collège alors que simultanément, la ville bénéficie de plus de 40 millions d’euros de subvention pour désenclaver le quartier du Sanitas par le tramway ? "Ouvrez une école, vous fermerez une prison" disait Victor Hugo. L'intérêt public a été bafoué, des intérêts privés ont été privilégiés. En fin de compte, tout a été fait pour cacher et conforter la cause première de ce cercle vicieux : le mauvais découpage de la carte scolaire. Le 15 mars, un sursaut est pourtant possible, comme il l'a été le 8 février quand le Conseil Départemental de l'Education Nationale a voté contre la fermeture par 13 voix contre 11, après un choix similaire du conseil d’établissement. Trop c'est trop, accepter la fermeture d'un collège en centre ville parce qu'il manquerait d'élèves est indigne d'un élu responsable. Ce scandale peut être évité à deux conditions. D'abord en refusant tout enfumage, notamment celui d'un vote qui engloberait ce sujet parmi d'autres afin de diluer les responsabilités. Chaque élu doit pouvoir se prononcer pour ou contre la fermeture du collège Pasteur, il en est garant devant ses électeurs. Ensuite, il conviendra de rejeter toute fatalité néfaste. Déclarer haut et fort que ce collège de centre-ville doit vivre, c'est enclencher un cercle vertueux qui passera par les corrections de carte scolaire réclamées par les habitants en 1982. |