Programme d’Actions de Prévention des inondations (PAPI) Val de Tours Val de Luynes
Par ailleurs, nous formulons quelques remarques concernant les objectifs retenus dans le PAPI. Concernant l’axe 4, « Prise en compte du risque d’inondation dans l’urbanisme », l’action majeure vise à réduire l’enveloppe urbaine dans les vals inondables. L’AQUAVIT réclame ce choix depuis des années et nous admettons qu’il est difficile à concrétiser. Nous le vérifions dans le cas du quartier Velpeau, où un important projet immobilier en zone particulièrement exposée est en cours de réalisation. Cette parcelle se trouve en zone de dissipation d’énergie, d’écoulement préférentiel et est traversée par un ruisseau souterrain, de l’Archevêché. L’intégration des espaces nécessaires à l’expansion des crues nous semble pratiquement impossible à concrétiser, à l’échelle de l’agglo, ces espaces sont tous rejetés en périphérie (Gloriette) ou sur des périmètres surexposés (rive gauche du Cher à l’Ouest de l’avenue de Grammont). Pour ce qui est de la gestion des écoulements, la volonté d’étude des réseaux de surface nous paraît prioritaire mais il ne faut pas oublier la présence de réseaux souterrains importants dans la nappe alluviale du val de Tours. Rétablir le bon fonctionnement hydraulique du Cher dans la traversée de Tours nous semble également une priorité. Les derniers épisodes d’inondation (1982, 2016) ont en effet prouvé que le risque Cher l’emporte aujourd’hui sur le risque Loire. Ce constat s’explique par l’artificialisation considérable du lit majeur du Cher dans les années 60-70 et par l’intense sédimentation dans le lit mineur. Ce phénomène est illustré par les accumulations à l’amont des ponts et le comblement progressif du bassin d’aviron. La désurbanisation des lits mineurs endigués de la Loire nous semble difficile à conduire, du fait des contraintes démographiques. Il en est ainsi de la grande île Aucard, totalement urbanisée et des îles noires à La Riche. La volonté de limiter les accrus forestiers nous semble également difficile à mettre en œuvre pour des motifs de préservation de la biodiversité (SCOT) et d’attachement des riverains à ces espaces verts (cf. front de Cher). Le programme de gestion des ouvrages de protection hydraulique nous semble assez complet, notamment en ce qui concerne les travaux de fiabilisation des levées et les choix prioritaires retenus. Le financement paraît néanmoins très modeste (11,5 M € pour la période 2019-2024). Nous sommes plus réservés sur les projets d’aménagement de dispositifs de surverse. Ceux-ci nécessitent des études approfondies. Il en existe déjà deux à la confluence Loire – Cher. Les projets concernant l’amont de Tours en rive gauche du fleuve nous semblent particulièrement dangereux (Conneuil ?). Pour le programme global de fiabilisation des levées à échelle du TRI, le cas de l’avenir de la digue du Canal doit être l’objet d’études exhaustives et d’une consultation des riverains. Tout projet de mise en transparence, même partielle, de cet ouvrage nous préoccupe tant le risque d’inondation provoqué par des défaillances des digues de Loire amont (Husseau…) reste important. L’ouvrage est également une protection contre des crues venues d’aval. Il est aussi ignoré que l'avenue de Grammont, très surélevée, est un autre obstacle. Faudrait-il, elle aussi, la mettre en transparence ? Plus généralement, il y a lieu de s'interroger sur la volonté de vouloir à tout prix faciliter les écoulements en milieu très urbanisé. La priorité n'est-elle pas d'assurer la sécurité des biens et des personnes, et donc d'empêcher l'eau, autant que possible, d'envahir les rues de nos villes ?
François Louault, président de l'AQUAVIT,
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