Construite il y a 120 ans, la passerelle Fournier est la seule liaison entre les quartiers du Sanitas et Velpeau sur les 1,5 kms de voies ferrées qui les séparent comme une rivière. Les usages ont changé, l'ouvrage a vieilli et ne répond plus de façon pertinente aux nouveaux accès : collège, palais des sports, tramway du côté Sanitas, cité administrative, lignes d'autobus, gare routière, et toujours le marché, du côté Velpeau. Les accès piétons et cyclistes doivent s'adapter.
Déjà en 1991, la mairie étudiait une nouvelle liaison entre les deux quartiers. Puis, parmi les 14 actions inscrites dans le Plan de Déplacement Urbain (PDU) de 2003, une seule n'a pas eu de commencement de réalisation, c'est encore ce "raccordement" entre les deux quartiers. Ensuite en 2005, une étude concluait sur la nécessité de reconstruire la passerelle Fournier existante. C'était même inscrit dans le programme de la nouvelle équipe municipale en 2008. L'étude de 2008 se fixait une enveloppe de 7,6 Millions d'euros, jugée trop élevée, comme celle de l'étude de 2010 estimée à 6,8 M. La mairie a alors abandonné l'idée de reconstruire pour celle de réhabiliter la passerelle existante, faisant mine ensuite d'hésiter entre les deux projets. Comme si n'existaient plus le coût jugé prohibitif de son entretien, la vétusté de son acier et le non respect des normes de sécurité, comme s'il n'y avait pas de nouveaux usages. Le maire a rejeté à plusieurs reprises la reconstruction et la concertation a été bridée avec les habitants au Conseil de Vie Locale (CVL) Est. En imposant aux études en cours un budget limité à 4,8 M pour une reconstruction, la mairie vient de porter un coup probablement fatal pour privilégier une réhabilitation qui ne pourra être que provisoire. Pourtant en 2011, le Plan Local d'Urbanisme (PLU) de la ville de Tours assignait à la passerelle des objectifs que seule une reconstruction permettait : priorité aux circulations douces "plus directes, plus sécurisées, plus confortables", à "l'amélioration de la perméabilité entre quartiers", à "l'embellissement" et à "la mise en valeur du corridor ferroviaire" "grâce à de nouvelles infrastructures". Comment peut-on être aussi incohérent ? Refuser une passerelle du XXIème siècle pour rafistoler (voire reconstruire à la presque identique) une passerelle qui au XIXème siècle était déjà jugée avec sévérité : "Beaucoup de gens s'étaient figurés un travail artistique, plaisant à l'oeil, fait avec goût ; il n'en est rien" (L'éclaireur d'Indre et Loire, du 28 mars 1891). En conséquence, comme le "Groupe Citoyen de la Passerelle Fournier" (http://pressibus.org/passerelle), l'AQUAVIT condamne ce renoncement aux objectifs du PDU et du PLU et souhaite vivement qu'on y revienne. |