Haut de la rue nationale, Aquavit 37

Aménagement du Haut de la Rue Nationale à Tours
APPEL SOLENNEL
aux conseillers municipaux de la ville de Tours

Une approbation acquise d’avance. C’est écrit en page 25 du rapport du commissaire-enquêteur : "Il n’est pas question de revenir sur les précédentes enquêtes publiques".
Une utilité publique très contestable. Le véritable but consistait à se donner les moyens juridiques d’exproprier quelques dizaines de propriétaires et de commerçants privés pour concrétiser le projet privé des deux tours-hôtels.
La démocratie bafouée. Le résultat étant connu d'avance, il s'ensuit que toutes les remarques négatives émises par les habitants et associations ont été systématiquement rejetées. Trois points ont pourtant cristallisé l’opposition : la minéralisation excessive, l'abattage de tous les arbres, et la construction de deux tours-hôtels détériorant la perspective architecturale exceptionnelle à partir du Pont de pierre.
L’avis de l’Etat ignoré. Le ministère de la Culture, via l’Architecte des Bâtiments de France (ABF), a lui aussi rejeté ces deux tours-hôtels dans leur volume et leur positionnement actuel : "Les deux bâtiments proue façade nord de part et d’autre de la rue Nationale ne devront pas entrer en concurrence visuelle avec le clocher de l’église St Julien classée MH de la liste de 1840". Il l'a exprimé sous forme de "réserve" à caractère obligatoire. Le commissaire-enquêteur lui répond : "L’église Saint-Julien ne sera pas visible directement en venant du pont Wilson" (p. 52). Est-il encore dans le champ de ses compétences ?
Une approche biaisée. La place Anatole France a délibérément été exclue du périmètre à aménager pour des motifs procéduriers. Cela permet de se dispenser de saisir la "Commission des Sites et Paysages" et d’ignorer le classement du site "Rive gauche de la Loire".
Un financement discutable. Le commissaire-enquêteur se demande lui-même comment expliquer "la différence entre l’estimation des acquisitions foncières globales" par la SET et par les Domaines qui va du simple au double (11,5 M. € pour la SET, 21,7 M. € pour la DDFIP37). Propriétaires et commerçants ne risquent-ils pas d’être les dindons de la farce ? N’y a-t-il pas lieu aussi de s’interroger sur le financement par nos impôts (17 M. €) d’un projet essentiellement privé ?
Une dissimulation inquiétante. Lors d'une réunion très récente organisée par Tour(s) Plus le 26 septembre, nos associations ont appris que le chauffage-climatisation du Centre de Création Contemporaine Olivier Debré sera assurée par un système novateur de "géothermie sèche". Il apparaît que cette technologie serait expérimentale, qu'elle pourrait imposer une fracturation hydraulique à très forte pression, que son rendement serait faible, qu'elle provoquerait de fortes contraintes d'installation (suppression des espaces verts environnants, creusement de dizaines de puits très profonds…), qu'elle demanderait des entretiens périodiques pour décolmater l'échangeur thermique. Ce projet est situé à proximité des puits de L'Ile Aucard et de L'Ile Simon qui alimentent Tours et St Cyr en eau potable. Tout cela est porteur d’inquiétantes perturbations pour la vie quotidienne des riverains. Il est insupportable qu’une information de cette importance ne soit révélée par l’aménageur qu’une fois l’enquête publique terminée.

informer la population sur les choix retenus et les raisons de ces choix,
respecter les réserves émises par les autorités compétentes, notamment le ministère de la Culture,
prendre en compte sans parti pris les observations émises par les habitants et collectifs,
pouvoir, en cas de fortes désapprobations et/ou d'anomalies graves révélées et c'est le cas, conclure sur un avis défavorable du commissaire-enquêteur.

AQUAVIT

ASPIE

Vélorution Tours

De plus, même si elle ne se prononce pas sur l'aménagement, hors de son objet social, la SEPANT (société d'étude, de protection et d'aménagement de la nature en Touraine), s'associe pleinement à nos inquiétudes sur la géothermie sèche (impact sur les nappes du turonien et du cénomanien, risques d'infiltration...) et estime que ce procédé devrait faire à lui seul l'objet d'une enquête publique.
Outre les signataires, soulignons enfin que toutes les associations ayant participé à l’enquête publique se sont exprimées contre ce projet. Ce sont aussi l’ADACET (Association de défense des artisans, commerçants et entrepreneurs de la ville de Tours), l’AHPPHRV (association des habitants place Plumereau, Halles, Résistance, Victoire), PITRICHACHA (Pilorget-Trianon-Champ-Chardon), Rue de l’Avenir, SPPEF (société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France).

Inquiétudes sur la géothermie sèche
(selon les rares infos disponibles sur ce procédé très peu employé)
Sur le site forums.france2.fr (2006) : "La géothermie sèche consiste à injecter un fluide froid dans un réseau fracturé de roches chaudes. On peut accélérer la fracturation en injectant le liquide sous pression. Ce type de géothermie est encore expérimental et est principalement limité aux zones à fort gradient géothermique".

Sur le blog de l'Aventurier, Maud Fontenoy, pourtant modérément engagée, s'étant même récemment montrée favorable aux gaz de schiste, déclare le 25/10/2013 : "La géothermie est une utopie que je connais très bien pour y avoir travaillé et utilisé les même méthodes de forage que le gaz de schiste avec les même produits ; la géothermie sèche dans les roches dures nécessite une fracturation à très forte pression pour pouvoir faire circuler l'eau que l'on injecte dans les puits ; ceci avec un résultat très faible !".

Wikipédia indique que : "Géothermie des roches chaudes sèches (Hot Dry Rock ou HDR pour les anglophones), basée sur la fracturation et la création d'un « échangeur thermique profond » qu'il faut périodiquement décolmater".

[Origine de l'illustration (page 6)]

Post-Scriptum : ce n'est finalement pas la "géothermie sèche", comme on nous l'avait dit, qui doit être employée mais une géothermie à base de sondes sèches, ce qui est plus utilisé et moins inquiétant, mais ne dissipe pas toutes les interrogations. Voir notre communiqué du 22 octobre.

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